Marlène Schiappa présente la loi sur le séparatisme : «Nous ne voulons pas donner un euros de l’argent public aux ennemis de la République.»

Invitée politique de BFMTV ce lundi matin, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté s’est exprimée sur le projet de loi sur le séparatisme.

À un an et demi de la prochaine présidentielle, Emmanuel Macron entame son plan d’action contre le séparatisme et c’est sur ce sujet que Marlène Schiappa s’est exprimée au micro de Jean-Jacques Bourdin.

Le projet de loi qui sera présenté le 9 décembre par Gérald Darmanin et Marlène Schiappa interviendra sur l’organisation des associations qui devront signer des contrats de laïcité. Pour illustrer cette mesure, la ministre prend l’exemple du club de ju-jitsu à Savigny-le-Temple, qui recevait des subventions et s’adonnait à des pratiques de développement de l’islamisme. Par la signature d’un contrat de laïcité, Marlène Schiappa promet le contrôle des subventions publiques qui cesseront si les associations s’adonnent à des pratiques de radicalisation. «Non seulement on mettra fin aux subventions, mais nous reprendront l’argent qui a été donné. Nous ne voulons pas donner un euros de l’argent public aux ennemis de la République.» explique la ministre.

Présenté comme un renfoncement des grands principes de la loi sur la laïcité de 1905, le projet de loi élargira le principe de neutralité du service public aux délégations de service public, comme c’est le cas pour les transports en communs. L’éducation sera aussi impactée par la loi sur le séparatisme, «la volonté est de poser une obligation, l’instruction était obligatoire mais pas la présence à l’école» comme l’explique la ministre chargée de la Citoyenneté. «Il ne s’agit pas de faire des fichiers d’enfants, il s’agit simplement d’une obligation scolaire à partir de 3 ans» précise-t-elle. Sur la question de l’apprentissage de l’arabe, Marlène Schiappa reconnait une responsabilité propre à l’Education nationale : «Il y a des enfants qui suivent des cours de langues financés par des puissances étrangères. Nous considérons que c’est une ingérence très forte et plutôt que l’enfant apprenne l’arabe dans une mosquée radicalisée nous préférons qu’il apprenne dans l’école de la République.» explique-t-elle. Cette mesure s’appliquera donc dans les écoles sous la forme d’une option, comme les options de russe, espagnol ou portugais, avec des enseignants français «qui respectent les valeurs de la République» souligne la ministre.

Interrogée sur l’interdiction du port du voile pour les mères accompagnantes dans les sorties scolaires, Schiappa réaffirme son point de vu opposé à cette interdiction : «Il y a un message de rejet qui est renvoyé vis-à-vis de ces personnes alors que je crois qu’il faut travailler sur l’inclusion. Ce qui n’empêche pas d’avoir un avis critique sur le port du voile.» Plusieurs autres mesures sur les mœurs seront proposées dans le projet de loi, dont la polygamie : «Nous inscrirons dans la loi cette mesure qui veut que nous ne donneront plus de titre de séjour à une personne issue d’un pays étranger et qui est en situation de polygamie. Nous considérons que la polygamie est contraire aux valeurs de la République» affirme la ministre en ajoutant «nous considérons qu’il faut mettre fin à ces situations, et si nous les constatons, nous retirerons le titre de séjour.» La ministre espère aussi mettre fin aux certificats de virginités. Des discussions sont en cours sur les sanctions qui devront s’appliquer sur les médecins qui soutiendront cette pratique «indigne», tout comme sur les commanditaires.

Concernant les imams, Marlène Schiappa insiste sur la nécessité de former les imams en France et d’interdire les imams envoyés par des puissances étrangères, qui ne connaissent pas le français. «Les musulmans de France veulent des imams qui leur ressemblent» explique la ministre, «pas comme l’imam du Val d’Oise qui vient d’être déféré samedi pour apologie du terrorisme sur le réseaux social Tik Tok», ajoute-t-elle. En vertu de la loi de 1905, l’Etat ne choisira pas les personnes chargées de former les imams mais cette mission sera confiée au Conseil Français du Culte Musulman qui devra organiser une formation des imams avec «un système de labélisation géré par des instances musulmanes», conclu-t-elle.

Amélie Chfira

Laisser un commentaire

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer